ANIOS

Interview d'Anthony Dernoncourt, Directeur National des Ventes chez Anios

 

Pouvez-vous nous présenter les Laboratoires Anios ?

Anthony Dernoncourt : L’histoire des Laboratoires Anios débute en 1898, dans le nord de la France, quand Fernand Collet Delval, ingénieur chimiste se lance dans la désinfection des brasseries. Elle se poursuit par celle des laiteries et fromageries, et aujourd’hui, par celle des blocs opératoires et cabinets de professionnels… c’est le début d’une belle histoire.
Les Laboratoires Anios ont toujours gardé le même coeur de métier : la lutte contre le microbe, à travers la conception, la production et la commercialisation de procédés antimicrobiens, dans le respect de l’homme et de l’environnement. Depuis plus d’un siècle, ils se sont développés à travers différents sites en France, illustrant l’évolution de l’entreprise et l’accroissement de l’activité dans le monde.

En 2017, ils rejoignent le groupe américain Ecolab, expert en hygiène depuis plus de 90 ans. Anios devient alors l’entité Healthcare* Européenne du groupe, se spécialisant ainsi sur le marché de la santé (hôpitaux, cliniques et professionnels de santé).

 

Quel est votre regard sur le marché à propos de l’attente sur le Made in France ? Peut-on être compétitif en fabriquant en France ?

A. D. : Anios est une entreprise Française, originaire du nord de la France. Ses unités de production ont toujours été basées en France, et bien que la société ait été rachetée par le groupe Américain Ecolab, la fabrication des produits se fait à Sainghin-en-Mélantois (la plus grande usine Healthcare du groupe Ecolab dans le monde en termes de tonnage).

Aujourd’hui on identifie trois critères de choix chez nos clients : la disponibilité des produits - c’est-à-dire le niveau des stocks - le prix et enfin la localisation géographique, notamment de l’unité de production. D’un point de vue appel d’offres, de manière générale cela devient de plus en plus un critère de choix mais la préférence nationale reste parfois encore faible en comparaison à d’autres pays.

Notre positionnement géographique nous permet en effet d’être compétitifs. Plus de 95% de nos produits sont fabriqués à Sainghin-en-Mélantois, et pour le reste, ils le sont en Europe. Nous sommes sur des produits parfois volumétriques (sauf produits concentrés), ce qui nous enlève une contrainte logistique forte par rapport à d’autres pays étrangers qui doivent importer leurs produits en France. Nous sommes également moins impactés par l’augmentation des coûts liés au transport à la suite de la crise du pétrole.

Notre proximité de la région Île-de-France, bassin de clients très important historiquement, facilite également la rapidité de livraison des produits.

De nouveaux défis s’offrent à nous depuis quelques années notamment avec les nouveaux règlements MDR et BPR au niveau Européen. En tant que fabricant et responsable de la mise sur le marché de produits d’hygiène et de désinfection nous avons mis en oeuvre les organisations et processus pour répondre à ces nouvelles exigences dans les délais impartis. Même si cela marque une période particulière où nous ne sortons pas de nouveaux produits sur le marché, de nouvelles innovation voient le jour, notamment technologiques (programmes d’observance du bionettoyage par exemple).

 

Que signifie le Made in France pour vous ? Quels sont vos engagements, vos atouts ?

A. D. : Selon moi, le Made in France, c’est avant tout accroître l’industrie et l’emploi en France. Deuxième chose, c’est favoriser une disponibilité des produits, nous l’avons constaté durant la crise sanitaire, Anios a tourné à plein régime afin de répondre à la demande du terrain, malgré les difficultés d’approvisionnement du marché à ce moment-là.

Cela permet également de ne pas être dépendant des délais de transport ou de ruptures de composants, hors Europe par exemple. C’est également un point important vis-à-vis du développement durable à tous les niveaux (éthique, pollution, économie…etc.).

Anios est une entreprise engagée, notamment autour de 3 valeurs fondamentales : la qualité, la sécurité et l’environnement. Dans le cadre du Made in France, nous privilégions toujours les acteurs locaux. Par exemple, nous utilisons pour la fabrication de notre gel hydroalcoolique de l’éthanol issu de l’alcool de betterave d’agriculteurs basés à proximité de notre site de Sainghin-en-Mélantois.
D’ailleurs, le reflet de l’ensemble des actions que nous menons à ce niveau fait qu’aujourd’hui le groupe Ecolab est certifié ECOVADIS au niveau Platinium classement le plus élevé possible en termes de qualité du système de la gestion de la RSE en entreprise.

Autre engagement, au niveau du groupe cette fois : continuer à investir sur notre site de Sainghin-en-Mélantois au sein de l’usine mais également au niveau de la recherche. Depuis deux ans, plus de 9 millions d’euros ont été investis autour de 3 axes : la maîtrise de l’eau, l’ingénierie et le contrôle des produits finis. En septembre 2020, nous avons inauguré l’extension de notre centre de recherche qui s’étend désormais sur plus de 2 000 m² avec des technologies de pointes inégalées en Europe. L’ensemble de ces actions illustre notre détermination à devenir plus proactifs et performants pour innover et accompagner nos clients dans la lutte contre les microbes et renforcer notre image de "Centre d’Excellence Européen en Santé" au sein du groupe.

 

Deux mots sur votre développement et stratégie à moyen ou long terme dans le cadre du Made in France ?

A. D. : Comme évoqué précédemment, la volonté du groupe est de continuer à renforcer notre positionnement en France mais également d’investir sur notre site de Sainghin-en-Mélantois, favorisant ainsi l’emploi (+115 % d’effectifs durant la crise de la covid-19). Nous continuons également d’exporter nos produits dans plus d’une centaine de pays à l’international.

 

Les dates clés d'Anios

  • 1898 : Création des Laboratoires Anios
  • 1974 : Création de la division hôpitaux et cliniques
  • 1982 : Reprise de la société par la 4ème génération familiale
  • 1986 : Création de la division médicale
  • 2000 : Inauguration du site logistique de Sainghin-en-Mélantois
  • 2010 : Création du département recherche & développement à Sainghin-en-Mélantois
  • 2014 : Anios acquiert la société Soluscope (traitement des endoscopes)
  • 2017 : Anios rejoint le groupe Ecolab
  • 2019 : Inauguration du nouveau siège social à Lezennes
  • 2020 : Inauguration de l’extension du centre de recherche de Sainghin-en-Mélantois