Désinfection et Stérilisation : Quelles sont les différences ?

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LA DÉSINFECTION : LES INCONTOURNABLES

Règles générales à suivre pour choisir un désinfectant :
1. Établir son choix objectivement en fonction de l’utilisation : mains, instruments, surfaces, aspiration ou sols.
2. Vérifier que le produit répond bien aux critères officiels de normalisation dont l’efficacité en virucidie est conforme à la norme EN NF 14476 (impérativement pour les produits instruments et surfaces).
3. Vérifier la composition du désinfectant.
4. Comparer les pourcentages de dilution : dose d’emploi – dose d’efficacité.
5. Comparer et vérifier les rapports prixdose d’emploi

Attention aux tests : ils viennent en complément à la norme mais ne se substituent pas à la norme !

Exemple : Tests HIV, BVDV (HBV, HCV) Herpès qui sont des virus enveloppés et très faciles à éliminer, ils ne figurent pas dans le protocole des virus retenus par la norme EN NF 14476.

Aujourd’hui, il est impossible de vérifier scientifiquement l’efficacité des désinfectants sur les hépatites (HBV / HCV / virus enveloppé). On choisit un produit de désinfection pour son efficacité maximale : la seule garantie est le respect de la norme EN NF 14476.
Concernant la pré-désinfection et le nettoyage, il existe plusieurs méthodes : bacs de pré-désinfection, cuves à ultra-sons et auto-laveurs, dont certains sont des thermo-désinfecteurs. Ces appareils font gagner un temps précieux à l’assistante.
- Pour les petits volumes d’instruments, une cuve à ultrasons convient parfaitement.
- Pour les gros volumes, il faut préférer les auto-laveurs qui ont de plus l’avantage de nettoyer également les corps creux (canules métalliques, etc…).
- Pour les instruments : en pré-désinfection, privilégiez des détergents enzymatiques alcalins sous forme de poudre. Leur efficacité est prouvé et leur coût est très faible ! Vous pouvez les utiliser en 1ère intention dans un bac de trempage ou mieux directement dans une cuve à ultrasons.

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LA STÉRILISATION

Il s’agit d’une opération permettant d’éliminer les microorganismes portés par des milieux inertes contaminés, le résultat de cette opération étant l’état de stérilité(1). La stérilisation doit donc être impérativement précédée d’une pré-désinfection : nettoyage, rinçage abondant à l’eau claire et séchage parfait. Tout cabinet doit obligatoirement disposer d’un stérilisateur régulièrement contrôlé et entretenu.

Il y a une obligation de résultat en matière de stérilisation. Le stérilisateur doit faire l’objet d’un contrat de maintenance avec le fournisseur. Il est conseillé de prévoir un contrat de remplacement dans les 24h en cas de panne. La traçabilité de cette maintenance doit être assurée(2).

L’arrêté du 22 juin 2001 relatif aux bonnes pratiques hospitalières interdit l’utilisation de la chaleur sèche. Le cabinet doit donc être équipé d’un stérilisateur à vapeur d’eau pouvant réaliser le vide, le séchage ainsi que la traçabilité des cycles de stérilisation (imprimante). Ce type de stérilisateur doit permettre une exposition à 134°C à la chaleur humide pendant 18 minutes et être équipé d’une pompe à vide séquentielle. Il est alors dit de « classe B » et doit respecter la norme EN 13060 (novembre 2004). Avant toute stérilisation, les dispositifs médicaux sont conditionnés dans des sachets/gaines à souder ou dans du papier crêpé en double épaisseur. Il faut bien vérifier chaque soudure des sachets (8mm) après scellage à la soudeuse.

Il existe également des sachets autocollants, qui ne nécessitent pas l’utilisation d’une soudeuse, mais il est préférable d’utiliser des sachets ou gaines à souder. La traçabilité de la stérilisation doit être assurée(2) par l’utilisation d’un registre spécial qui doit comporter : la liste des instruments à stériliser, la date et l’heure de chaque cycle et le nom du responsable.

Les témoins de stérilisation :
- Indicateurs de passage : Ils se présentent sous forme d’un ruban adhésif auto-virant.
- Indicateurs physico-chimiques classe 6 ISO 11 140-1 (ex « intégrateurs »). Ils changent de couleur si les paramètres de stérilisation sont atteints (température, durée, vapeur d’eau).
- Sonde électronique : ce système peut remplacer les tests Bowie & Dick, les indicateurs physico-chimiques dans le contrôle des cycles de stérilisation de l’autoclave. La sonde électronique permet un enregistrement sur carte mémoire ou l’impression sur ticket.

Test de charge poreuse = test de Bowie Dick ou test Helix : Ce test permet de mettre en évidence la pénétration rapide et complète de la vapeur au coeur de la charge à stériliser. Si ce test de stérilisation est anormal, ceci signifie que les conditions pour une stérilisation correcte ne sont pas réunies. Il est impératif de ne plus utiliser le stérilisateur et de le faire vérifier par le fabricant.

Test Bowie Dick – test Helix : quelle différence ?
- Le test Bowie Dick est utilisé pour évaluer la pénétration de vapeur dans les charges de textiles.
- Le text Helix imite un corps creux qui pourrait correspondre à un dispositif médical tel qu’un instrument rotatif. Il s’agit du test le plus adapté à la pratique de l’art dentaire. Il est composé d’un système de tube en plastique et d’une bandelette test. Le support est réutilisable tous les 250 tests. Ce système est beaucoup plus économe. »

La durée de conservation après stérilisation dépend de la nature de l’emballage, de son intégrité et des conditions de stockage : il est possible de conserver 1 ou 2 mois les sachets thermosoudés, et un 1 mois maximum l’emballage sous double feuille de papier crêpé. Après ce délai, il est obligatoire de recommencer toute l’opération. 

LES CONSIGNES À RESPECTER

- Ne jamais réutiliser du matériel à usage unique
- Désinfecter et stériliser que ce qui est propre et sec
- Seule la chaleur humide doit être privilégié
- Les appareils utilisés doivent être contrôlés régulièrement (contrat d'entretien), notamment l'autoclave qui doit être contrôlé tous les ans par un organisme certifié
- La stérilisation doit être tracé
- Les consignes à suivre doivent être affichées

Sources :
1 :AFNOR NF T 72-101
2 : Articles R. 5212-1 et suivants du Code de la Santé Publique