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Economie d'énergie au cabinet (partie 1)
Par le Dr Jean BARRET
Chirurgien-dentiste à Bordeaux
« Les économies d'énergie sont à la mode, enfin !
Réjouissons-nous de cet engouement, mais pas trop vite. Cet élan est moins l’émergence d’une conscience collective qu’une incommodation du portefeuille, voire un casse-tête budgétaire pour certains ménages. Flambée du prix de l’énergie oblige, la plateforme gouvernementale a édité des guides en ce sens. » (1)
En termes de gaz à effet de serre, la santé en France représente 8 % des émissions nationales. En Angleterre le calcul est plus précis : le secteur dentaire émet à hauteur de 3%. (2)
Il en ressort que :
- le transport des biens et des personnes représente 65%
- les achats produit et service 15%
- l’utilisation d’énergie 19% (3)
Cette étude n’a pas comptabilisé le carbone des éléments immobilisés d’un cabinet, c’est à dire les stocks, qui représente une part non négligeable car la plupart de nos produits sont issus de la pétrochimie et peuvent provenir de loin. Dans cet article sera appelée “énergie” tout ce qui est émis directement par le cabinet. Cela représente un poste à priori mineur mais rien n’est à écarter d’autant qu’il peut être vecteur d'économies substantielles.
Nous allons voir poste par poste comment nous pouvons réduire cette consommation...
Isolation Locaux
Une bonne isolation permet de faire économiser jusqu'à la moitié de sa facture de chauffage (si encore au gaz)
Si des travaux sont prévus dans votre cabinet, privilégiez l’isolation par l’extérieur car elle évite les ponts thermique. En ce sens les panneaux de bois rigides Steico offrent une bonne solution d’autant plus qu'ils sont très efficaces contre le chaud. (4)
Si vous isolez de l’intérieur de multiples matériaux biosourcées existent pour remplacer les classiques laines de verres, de roches ou isolants pétrochimiques. Un mix chanvre/laine de mouton permet un bon déphasage thermique.
Le double vitrage fait également réaliser des économies sur le long terme. Le bois reste le matériau écologique de choix mais attention à sa provenance. Privilégier des essences “locales” comme le pin sylvestre ou le mélèze (se référer au label PEFC).
Economie d'énergie
Dans l’utilisation des énergies de la structure, il est bon de rappeler que « la meilleure énergie est celle que l’on ne produit pas ».
Ainsi quand vous êtes absent du cabinet il est recommandé selon l'Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) de ne laisser aucun appareil en veille. Soit on est consciencieux et on éteint toutes les multiprises soit on coupe au disjoncteur tous les postes. A noter qu’une box internet consomme autant qu’un petit frigo. (5)
Pour l'éclairage, l’ADEME conseille de passer aux diodes électroluminescentes (LED) bien que des progrès sur la conception et le recyclage sont à espérer.(6) Les détecteurs de présence dans les endroits susceptibles d’être oubliés comme les couloirs et les sanitaires évitent de garder la lumière allumée fortuitement. Les variateurs permettent de doser l’éclairage en fonction des heures de la journée.
Concernant le chauffage sur les convecteurs, une pré-programmation permet de réguler sa consommation. 1 degré de moins c’est 7% d’énergie économisée. (5)
Les fameux 19 degrés ne sont pas à dépasser par temps froid et il est suggéré de ne pas excéder un delta de 5 degrés avec la climatisation en période estivale. Plus difficile à réaliser car les thermomètres des pompes à chaleur sont souvent peu fiables.
Les pompes à chaleur réversibles présentent sur le marché le meilleur ratio énergie dépensé/restituée à ce jour. Mais l'été, ils contribuent au réchauffement local en créant des îlots de chaleur en milieux urbains. En période chaude, afin d’avoir moins recours à l’usage de la pompe à chaleur, il est recommandé d’aérer le bâtiment le plus possible aux heures stratégiques. Il est aussi possible de coupler la pompe avec un ventilateur de plafond. Ces ventilateurs brassent l’air chaud ascendant et consomment peu d’énergie.
En fonction de sa région, la conception bioclimatique du bâtiment (pergola végétale ou pare soleil) contribue également à refroidir le bâtiment. L’idéal est de demander conseil à un architecte spécialisé en éco construction.
Consommation d'eau
A la sortie du robinet on peut agir sur le débit avec un mousseur infusant de l'air dans l'eau. Le débit reste important, mais économise 30 à 50% d’eau.(7)
Dans les sanitaires où les patients peuvent laisser le robinet ouvert, un mitigeur infrarouge coupe le débit automatiquement.
Les toilettes représentent également un poste important de consommation (le deuxième en usage domestique après la douche). La généralisation des chasses d'eau à double commande fait économiser jusqu'à 55% de volume. Si des travaux sont effectués et pensés en amont, il est possible de récupérer l’eau du lavage des mains et la relier à la chasse d’eau.
Sources :
1 : GIEC Urgence climat , le rapport expliqué à tous. Sylvain Huet
2 : Décarboner la santé pour soigner durablement Le shift project.Rapport de 2021
3 : Center for Sustainable Healthcare. Carbon modelling within dentistry, 2018. [https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/724777/Carbon_modelling_within_dentistry.pdf]
4 : ADEME https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/maison/travaux/comment-bien-isoler-maison
5 : ADEME 10 gestes pour faire des économies d'énergie chez soi https://librairie.ademe.fr/changement-climatique-et-energie/5884-10-gestes-pour-faire-des-economies-d-energie-chez-soi.html
6 :ADEME https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/maison/economies-denergie/comment-choisir-ampoules
7 :ADEME https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/maison/economies-denergie/astuces-reduire-facture-deau-denergie