Tout savoir sur les masques

Pour vous accompagner, nous vous apportons toutes nos réponses sur le bon usage des masques dans votre cabinet lors de sa réouverture. Pour permettre la réouverture de votre cabinet en toute sécurité, la nouvelle réglementation de l’ONCD impose à vos patients de porter un masque hors de la salle de soin. Il pourra s’agir d’un masque en tissu grand public ou bien d’un masque chirurgical en fonction de l’appartenance du patient à l’un des groupes suivants : A, B, C, ou D. Ce groupe sera attribué à votre patient en amont du rendez-vous lors du contact téléphonique qui vous permettra d’anticiper ses besoins.

Si le patient n’a pas de masque lors de son arrivée, vous devez lui en fournir un, et donc prévoir un stock, comme le recommande le conseil de l’ordre (davantage de détails sur cette page).

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Le masque, pourquoi ?

Lors de tout soin dentaire, il y a une transmission aéroportée de particules entre le patient et le praticien. Il est intéressant d’en comprendre les mécanismes pour se protéger correctement et éviter la contamination croisée entre les patients.

Dans la transmission aéroportée, il y a deux mécanismes différents :
- Transmission par “gouttelettes” : particules de gros calibre (>5µ) émises lors de la parole, toux ou éternuement, elles sédimentent rapidement dans l’environnement immédiat, et contaminent les surfaces du cabinet et les muqueuses ORL du dentiste.
- Transmission par “aérosols” : particules fines <5µ, émises par la respiration du patient, peuvent être véhiculées sur des longues distances et être ainsi inhalées par le dentiste. Pour rappel, un coronavirus fait 100-150 nm, soit 0,1 µ.

Les mesures de protection doivent être adaptées en fonction du cas en présence, mais généralement, dans le cas du dentiste il y a émission de gouttelettes et d’aérosols.

Quels sont les différents types de masques ?

Il existe donc 3 types de masques utilisés le plus fréquemment pour se protéger :
- Masque barrière
- Masque chirurgical
- Masque EPI : FFP2 (normes européennes), KN95 (normes chinoises), N95 (normes américaines)

Le masque en tissu ou barrière

Il s'agit d'un masque destiné au grand public, en tissu le plus souvent lavable et réutilisable. À la différence des masques chirurgicaux et FFP2, ce ne sont ni des EPI, ni des DM. Cette catégorie de masques grand public fait l’objet de la note d’information des ministères de la santé, de l’économie et des finances, et du travail du 29 mars 2020.

Il y a 2 nouvelles catégories de masques en tissus :
- À visée collective a une efficacité de filtration des particules supérieure à 70 %.
- Individuel à usage des professionnels en contact avec le public a une efficacité de filtration des particules de 3 µm supérieure à 90 %.

Ils sont fabriqués par les acteurs de la filière textile et testés par le fabricant ou l’importateur. Ils doivent correspondre à des spécifications techniques définies et leurs propriétés de filtration sur les particules émises de 3 µm apportent un complément de protection aux gestes barrières. Les masques « grand public » sont reconnaissables au logo qui doit obligatoirement figurer sur le masque ou sur l’emballage ou sur une étiquette. Leurs performances de filtration doivent également figurer de manière lisible sur l’emballage du produit.

L’ AFNOR a élaboré un référentiel permettant de guider la fabrication de masques publics. Le respect de l’AFNOR Spec S76-001 n’est pas obligatoire, mais est un moyen privilégié pour produire des masques conformes au cadre exposé sur cette page. La mise sur le marché de masques « grand public » ne fait pas l’objet d’une autorisation, ni d’une homologation. Avant toute mise sur le marché, ces masques doivent faire l’objet, sous la responsabilité de leur fabricant ou de leur importateur, de tests réalisés par des laboratoires compétents, comme celui de la Direction générale de l’armement (DGA) ou de l’Institut Français du textile et de l’Habillement (IFTH) visant à démontrer leurs capacités de filtration et de respirabilité.

On distingue 2 catégories de masques (2 niveaux de filtration UNS1 et UNS2) :
Catégorie 1 : L’usage de ces masques est destiné aux personnels affectés à des postes ou missions comportant un contact régulier avec le public. Ils filtrent au moins 90 % des particules émises d’une taille supérieure ou égale à 3 microns

Catégorie 2 : Ces masques sont destinés aux personnes dans le milieu professionnel ayant des contacts occasionnels avec d’autres personnes. Ce masque pourra être porté par l’ensemble des individus d’un sous-groupe (entreprise, service…) ou en présence d’autres individus porteurs d’un masque d’une autre catégorie, lorsque le poste ou les conditions de travail le nécessitent. Ces masques « grand public » sont principalement destinés à des individus dans le cadre de leur activité professionnelle et pourront également être proposés au plus grand nombre à l’occasion de sorties autorisées dans le contexte du COVID-19.

Bon à savoir : Efficacité de filtration : supérieure à 90 % pour les masques individuels et supérieure à 70 % pour les masques à visée collective De 70 % à 80 % pour des particules de 3 µm émises par la personne portant le masque. Respirabilité permettant un port de 4 h. Ajustable avec couverture du nez et du menton Ne doit pas comporter de couture sagittale (verticale au niveau de la bouche et du nez).

Protocole de traitement du masque : Lavage en machine avec un produit lessive adapté au tissu. Les logos en annexe de la note d’information vont de « usage unique » à « 50 lavages »

- Cycle minimum de lavage : 30 min à 60° C.
- Séchage Le séchage est à réaliser soit via un sèche-linge, soit à l’air libre, avant un repassage à la vapeur à une température n’abîmant pas le tissu.
- Repassage à température de 120/130° C.

Le masque chirurgical

Un masque chirurgical est un Dispositif Médical (norme EN14683), régulé par l’ANSM. Il est destiné à éviter la projection vers l’entourage des gouttelettes émises par celui qui porte le masque. En revanche, il ne protège pas contre l’inhalation de très petites particules en suspension dans l’air. Vous n’êtes donc pas protégé des particules fines (aérosols).

On distingue trois types de masques chirurgicaux :
Type I : efficacité de filtration bactérienne > 95 %.
Type II : efficacité de filtration bactérienne > 98 %.
Type IIR : efficacité de filtration bactérienne > 98 % et résistant aux éclaboussures.

Les masques chirurgicaux utilisés habituellement en dentisterie sont les IIR, voire les II. La durée de port recommandée par les fabricants est très difficile à trouver, il est préconisé de changer le masque toutes les 4 heures. Si le masque a été mouillé, ou si la température est supérieure à 40° C, le masque doit être changé immédiatement. Pour éviter toute contamination croisée, il est nécessaire de changer de masque entre chaque patient.

Le masque FFP

IUn masque FFP est un masque de protection respiratoire (norme NF EN149). Il fait partie des EPI (Equipement de Protection Individuelle). Il est destiné à protéger celui qui le porte à la fois contre l’inhalation de gouttelettes, mais également des particules en suspension dans l’air, qui pourraient contenir des agents infectieux. Le port de ce type de masque est plus contraignant (inconfort thermique, résistance respiratoire) que celui d’un masque chirurgical.

Il existe trois catégories de masques FFP, selon leur efficacité (estimée en fonction de l’efficacité du filtre et de la fuite au visage) :
- Les masques FFP1 filtrant au moins 80 % des aérosols (fuite totale vers l’intérieur < 22 %).
- Les masques FFP2 filtrant au moins 94 % des aérosols (fuite totale vers l’intérieur < 8 %).
- Les masques FFP3 filtrant au moins 99 % des aérosols (fuite totale vers l’intérieur < 2 %).

Il est nécessaire de vous munir au moins d’un FFP2 ou appareil de filtration respiration. L'idéal est de se munir d’un masque FFP3, car les FFP2 ne protègent pas contre les particules de polluants radioactifs, les agents biologiques en suspension dans l’air des groupes de risque 3. Les masques FFP3 dotés de couches très épaisses ont une soupape intégrée facilitant la respiration. Si le virus est transmis uniquement par des gouttelettes, le masque FFP2 suffit. Si le virus peut survivre dans l’air sans gouttelette, sa taille microscopique lui permettra de passer la barrière du masque. Il faut donc exercer la plus grande prudence et multiplier les barrières de protection (masques, visières, calots, etc).

Le masque FFP2 aussi appelé " masque bec de canard" est plus efficace qu'un masque chirurgical. Selon le Dr David Boutolleau du service de virologie de l'hôpital (AP-HP) La Pitié-Salpêtrière à Paris "on peut le garder plus longtemps, mais il n'a pas du tout la même fonction ". Sa fonction : ne pas être infecté depuis l'extérieur. C'est pourquoi, il est réservé au personnel soignant en contact avec des personnes infectées. Sa durée d'utilisation est de 8 heures maximum (en continu pour les masques NR non-réutilisables) et port limité à 1 journée de travail.

Le masque KN95

Un masque KN95 est un masque de protection respiratoire. Ce masque filtrant est testé selon la norme chinoise GB2626-2006 Face à la pénurie de masques FFP2, les autorités européennes ont autorisé l’importation de masques répondant à des normes étrangères :
- Masques KN 95 (norme chinoise)
- Masques N 95 (norme américaine)

Quelle est la norme en vigueur ?

En Europe, la norme EN149:2001+A1:2009 fixe les caractéristiques des appareils de protection respiratoire. Les masques FFP doivent obligatoirement répondre à certaines exigences. Pour qu’ils soient qualifiés de FFP, il est nécessaire que les masques répondent à la norme EN149 (2001 puis révisée en 2009).

Avec la publication de la version 2009 de la norme, la désignation du masque de protection respiratoire est désormais « demi-masque filtrant contre les particules ». Le sigle NR ou R est à ajouter après FFP1, FFP2, FFP3 :
- NR (« non-réutilisable ») : si l'utilisation du demi-masque filtrant est limitée à une journée de travail. Il est non-réutilisable.
- R (« réutilisable ») : si le demi-masque filtrant est utilisable plus d'une journée de travail. Il est donc réutilisable.

Les masques respiratoires FFP sont considérés comme des équipements de protection individuelle (EPI). Voici les mentions légales qui doivent obligatoirement figurer sur chaque masque : nom du fabricant, référence du masque,CE et n° de l'organisme certificateur + EN149:2009 + la classe du masque (FFP1, FFP2 ou FFP3) + sigle (NR ou R).

Le marquage doit répondre au règlement européen 2016/425 relatif aux EPI (équipement de protection individuel).Si l'une de ces mentions est manquante, le masque sera considéré comme non-conforme en temps normal hors crise coronavirus. Les masques sont testés selon plusieurs critères afin de qualifier et certifier le masque :
- La fuite totale à l'intérieur
- La pénétration du matériau filtrant
- La résistance respiratoire

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Comment déceler les contrefaçons ?

Les masques répondant aux exigences de certaines normes étrangères peuvent exceptionnellement être importés et distribués sur le sol français, car nous sommes en période de pénurie. Les performances de filtration du matériau filtrant sont équivalentes entre les masques FFP2 (norme européenne EN149), les masques N95 (norme américaine NIOSH 42C-FR84), et les masques KN95 (norme chinoise GB2626-2006).

Il est donc très important de vérifier les normes de masques que vous achetez à votre distributeur, car tous les masques ne se valent pas. Chez GACD, nous vérifions que tous les certificats sont bien conformes. Des détails tels que les attaches agrafées et non scellées aux ultrasons n’échappent pas à la vigilance. En effet, les contrefaçons de masques FFP2 inondent le marché, il nous a semblé important de prévenir les dentistes et les professionnels de la santé de ce danger, car il en va de leur sécurité.

Nous recevons des dizaines de propositions de masques FFP2 chaque jour, mais toutes sont rejetées par notre département qualité. La très grande majorité des masques KN95 venant de Chine est estampillée FFP2 souvent de manière abusive, il est préférable de ne pas prendre en compte cette information, mais bien de se fier aux tests labos qui les accompagnent. En effet, les masques KN95 chinois doivent répondre impérativement à la norme GB2626-2006 qui doit être validée par un laboratoire figurant sur la liste des instituts accrédités par le gouvernement chinois (le CNAS : China National Accréditation Service).

Comment bien porter son masque respiratoire ?

Vous devez vous assurer que le masque épouse bien la forme de votre visage et n’a pas de fuites. Pour vérifier l’ajustement d’un masque de protection respiratoire, il existe un test appelé Fit-Check : en l’absence de fuite, à l’inspiration forcée, avec une feuille plastique ou les mains en coquille sur le masque, le masque doit se plaquer légèrement sur le visage. Vous pouvez également utiliser un Mask Extender afin de tirer sur les lanières du masque le plus possible. Le masque se plaquera alors plus efficacement contre le visage. Cette technique est particulièrement recommandée chez les personnes ayant un petit visage. 

Puis-je désinfecter un masque à usage unique après utilisation ?

La société française d’hygiène hospitalière déconseille la réutilisation des masques type FFP ou chirurgical. De nombreux tutoriels sont apparus sur les réseaux sociaux pour désinfecter ses masques KN95, les traiter avec des UV ou les passer dans un autoclave. Les fabricants de masques ne recommandent pas ce type de pratique.