NICHROMINOX

Interview d'Eric Lefrancq-Lumière, Président de Nichrominox

 

Comment définiriez-vous la marque Nichrominox ?

Eric Lefrancq-Lumière : La marque Nichrominox, ce sont avant tout des produits de qualité exclusivement fabriqués en France. Nous brandissons notre « fabrication française » depuis de très nombreuses années déjà, car nous sommes convaincus de la valeur ajoutée que cela apporte à nos produits.
Pour aller plus loin, nous aimons définir Nichrominox par ce slogan : « La créativité de l’artisan et la rigueur de l’industriel », car cela résume bien la dualité que nous cultivons : à la fois une entreprise familiale, à taille humaine, qui se tient au plus près des préoccupations des chirurgiens-dentistes, et qui fait toujours en sorte de s’adapter à leurs besoins, mais aussi une formidable force industrielle dotée d’un parc machines à la pointe de la technologie et dont les procédés de production répondent aux normes toujours plus exigeantes.

 

Quels ont été les moments phares de l’entreprise depuis sa création ?

É. L.-L. : Nichrominox a été créée à Lyon en 1940 par mon grand-père, Henri Tornier. Son activité a d’abord consisté à fournir les dentistes et prothésistes dentaires en fils et plaques métalliques, à une époque où c’était une denrée rare. Sa réussite fut alors de savoir répondre à une pénurie liée à un contexte économique. De là est née la spécificité de Nichrominox dont la production se fait à 95 % à partir de métal (aluminium ou inox).

Le virage de l’entreprise a été initié par ma mère, Arlette Lefrancq-Lumière (fille du fondateur), et moi-même lorsque nous avons repris les rênes de la société au début des années 80. Nous avons développé une large gamme de solutions de rangement et de nettoyage pour les cabinets dentaires. Très vite, les boîtes de rangement produites par notre PME lyonnaise se sont retrouvées dans les cabinets dentaires du monde entier !

Ce développement exponentiel a montré que le succès réside dans la proximité du fabricant avec l’utilisateur car c’est bien en participant à tous les congrès, foires et journées dentaires que nous avons su non seulement créer une gamme qui répond à un besoin mais surtout nous imposer comme une marque incontournable et faire perdurer notre notoriété.

En 2010, la société a pris une nouvelle dimension en quittant le coeur de Lyon pour s’installer dans une usine flambant neuve à quelques kilomètres de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry. La 4ème génération a alors rejoint l’équipe avec mes deux fils, Alexandre et Cédric Lefrancq-Lumière. Un regain de jeunesse et de dynamisme dans le respect de l’héritage familial qui a contribué à asseoir la notoriété de la marque.

 

Qu’est-ce que le Made in France ?

É. L.-L. : Le « Made in France » ne se limite pas à un assemblage final ou à une opération de finition qui viendrait cacher une fabrication délocalisée. Non, le « Made in France » de Nichrominox est celui qui utilise le savoir-faire d’une industrie dont l’excellence est reconnue. Il est aussi celui qui fait vivre le tissu économique de nos régions et qui utilise les ressources humaines locales.
La crise sanitaire que nous venons de traverser a montré les limites de la mondialisation et les dangers d’être dépossédés de nos capacités de production.
La conscience écologique contribue également au succès du « Made in France », car elle privilégie les circuits courts et la consommation locale.

Quel est, selon vous, le secret de votre réussite ?

É. L.-L. : La réussite de Nichrominox tient sans aucun doute à plusieurs aspects.

Une très bonne connaissance de notre marché : les problématiques des utilisateurs, leurs contraintes, leurs attentes etc… En effet nos produits visent à améliorer l’ergonomie au cabinet dentaire, il est donc essentiel pour nous d’avoir une connaissance globale des « outils » du chirurgien-dentiste et du circuit de retraitement pour pouvoir concevoir des produits adaptés.

L’innovation : sur un marché très concurrentiel, notre principal atout réside dans notre capacité à nous renouveler sans cesse, à avoir de nouvelles idées et à faire appel à de nouvelles technologies.

Une politique affichée de contrôle du développement : Nichrominox est une PME qui met l’humain au centre de ses préoccupations, qui sait fidélise ses ouvriers qualifiés et qui privilégie le développement de son savoir-faire existant plutôt qu’une diversification non maîtrisée.

 

Et demain ? Quels sont vos projets, vos perspectives…

É. L.-L. : Depuis plusieurs années déjà, nous nous employons à limiter le surcoût du « Made in France » par l’intégration de plusieurs robots collaboratifs qui permettent d’optimiser l’activité des salariés. C’est un axe de développement que Nichrominox continuera à privilégier.
Sur la même lignée, nous nous évertuerons toujours à explorer de nouveaux axes de production, des nouvelles technologies afin d’avoir des solutions innovantes à proposer à nos clients.
D’un point de vue organisationnel, nous préparons doucement la transmission à la 4ème génération. Alexandre et Cédric agissent déjà efficacement dans des secteurs très différents (l’un au commercial, l’autre aux achats et développement technique). Cette complémentarité est un atout pour l’avenir.

 

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à de jeunes entrepreneurs de la filière dentaire ?

É. L.-L. : Mon conseil primordial serait d’être proche des utilisateurs et de rester à l’écoute de leurs attentes. Cela me semble être le seul moyen de fabriquer un produit adapté.
La crise sanitaire et économique que nous traversons nous oblige à nous réinventer et à réfléchir à de nouveaux moyens de communication. Je pense que l’avenir verra se démultiplier les moyens de communication digitale, le web marketing, la dématérialisation des congrès. Les jeunes entrepreneurs doivent avoir conscience de cette mutation et savoir s’y adapter.

 

Les dates clés de Nichrominox

  • 1940 : Création de Nichrominox (Nickel-Chrome-Inoxydable), une gamme de produits destinés aux laboratoires de prothèse dentaire et divers accessoires destinés aux cabinets dentaires
  • 1944 : Création du deuxième secteur d'activité : la chirurgie maxillo-faciale. Création des arcs pour réduction de fractures des maxillaires
  • 1980 : Création du troisième volet d'activité : fournitures pour cabinets dentaires
  • 1987 : Développement de la fabrication de boîtes de stérilisation spécifiques à chaque type d’instruments
  • 2015 : Début de l’intégration de la robotique dans la fabrication.